jeudi 13 septembre 2012

Rupture du dialogue entre Luc VIGNERON et la CFDT, la CFE-CGC et la CGT de Thales

Les Inter-centres CFDT, CFE-CGC et CGT de THALES représentant 90% des salariés en France, réunis en intersyndicale, font le constat que les méthodes de management et les orientations industrielles mises en œuvre par son PdG, Luc VIGNERON, entrainent le Groupe et ses salariés vers de graves difficultés économiques et sociales à court terme.

Ils dénoncent le climat délétère mis en place, et les nombreux risques psychosociaux en découlant, qui font l’objet d’alertes de la médecine du travail.

Ils considèrent l’absorption - l’asservissement - de la Direction des Ressources Humaines à la Direction des Opérations comme une véritable provocation, une rupture de la culture et des pratiques du dialogue social, et des échanges entre nous et Luc VIGNERON.

C’est pourquoi ils ont décidé de ne pas se rendre à l’invitation de Luc VIGNERON à un séminaire ce vendredi 14 septembre qui s’inscrit sans aucun doute dans sa stratégie de communication destinée à cautionner ses décisions unilatérales, d’ouvrir ce courrier à l’ensemble du personnel et, dans le même temps, de s’adresser aux administrateurs du Groupe ainsi qu’aux autorités politiques et représentants de l’Etat.

pj : lettre ouverte à Luc VIGNERON

Monsieur,

Pour satisfaire les appétits gloutons de vos principaux actionnaires, vous conduisez THALES à coups de réorganisations et de coupes claires qui se suivent les unes après les autres, certaines connues, d’autres en préparation, avec comme objectif la recherche de résultats financiers à court terme et la préservation des intérêts patrimoniaux de Dassault.
Pour ce faire, vous déployez, à marche forcée, une stratégie de désinvestissements et de désindustrialisation en France et en Europe pour financer dans la précipitation des implantations dans les zones dites en croissance.

La méthode :
1. la politique du fait accompli, les plans de réorganisations et de délocalisations définis en « secret » et opportunément fuités à la presse.
Les salariés de Thales Services (TS), Trixell, Thales Electron Devices (TED), Thales Air Systems (TR6), Thales Avionics (TAV), Thales Avionics Electrical Systems (TAES), Thales Geodis Freight & Logistics (TGFL), qui sont les premiers concernés par les projets connus à ce jour, sont opposés au déploiement de cette stratégie qui ne répond qu’à des critères de rentabilité financière à court terme. 
2. la « rationalisation » à coups de Probasis, dont le volet Services dits Partagés (TGS), qui constitue un véritable trou noir au cœur de Thales, est en passe de déstructurer et de broyer une organisation du travail déjà mal en point.
Ces décisions ont de graves conséquences, en matière d’emploi, de salaire et de conditions de travail. De plus, elles mettent en danger la pérennité de nos activités et sont néfastes d’un point de vue industriel pour nos bassins d’emploi.
Face à cela, les salariés de Thales, qui sont les premiers impactés par les projets connus à ce jour, exigent que les emplois et les sites soient maintenus au sein du groupe Thales afin de développer les compétences et d’assurer l’avenir de nos activités, placées au cœur de l’industrie française et européenne.
Enfin, votre décision de placer la fonction Ressources Humaines sous la tutelle des Opérations, est éloquente sur votre approche de la dimension sociale. Si le social est exsangue sans une économie prospère, sans le social, l’économie est inhumaine. Si la compétitivité et la productivité sont le terreau des progrès sociaux, ceux-ci sont l’engrais qui permet la croissance.

Et seul un dialogue social de qualité permet de concilier les deux. Or en mélangeant les genres (Opérations et Ressources Humaines) vous instaurez le pompier pyromane. Ceci constitue pour nos organisations une véritable provocation, un casus belli.

C’est pourquoi nous avons décidé de ne pas nous rendre à votre invitation de séminaire du vendredi 14 septembre ; d’ouvrir ce courrier à l’ensemble du personnel et, dans le même temps, de nous adresser aux administrateurs du Groupe ainsi qu’aux autorités politiques et représentants de l’Etat.


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